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    Pouzargues, Lucien P. Craonne, 1917. Peinture réalisée en 1938. © Pouzargues
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    Anonyme, Alerte au gaz avec le Klakson, Positif stéréoscopique sur plaque de verre [1914-18].

Liens annexes :

La correspondance d'Armand Horel

Avant toute chose, il nous semble important de présenter aux lecteurs le contexte dans lequel cette publication a été élaborée. L'édition électronique de la correspondance d'Armand Horel s'inscrit autour d'une réflexion sur les apports des technologies numériques dans l'édition des sources historiques. Réalisée dans le cadre d'un mémoire de fin d'études, elle a surtout permis l'élaboration d'un modèle d'édition électronique de correspondances en XML-TEI que nous tenons à partager avec toutes les personnes qui souhaiteraient entreprendre de tels travaux.

La correspondance

La correspondance d'Armand Horel regroupe les cartes postales et lettres qu'il a envoyées à sa marraine de guerre, la comtesse de La Forest, plus connue sous le nom de Claude Silve ; écrivain et prix fémina 1935. Ce fonds est issu d'un don et est composé de cent cinquante-quatre cartes postales, huit lettres — dont une de Louis Horel, le frère d’Armand — et d'un programme de théâtre : « Achi Baba and the forty thieves ». Il est conservée sous la côte F Δ 1854/20 par la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC). L'intégralité de ce fonds a été numérisé et il est disponible sous licence libre sur la bibliothèque numérique de la BDIC : l'Argonnaute.

Armand Horel

Jean-Louis-Armand Horel est né le 3 septembre 1889 à Caudan dans le Morbihan. Ses parents, Guillaume-Marie Horel et Marie-Jeanne Trédec, respectivement menuisier et femme au foyer, ne savent ni lire ni écrire. Engagé volontaire dans la marine en 1907 alors qu'il n'a que dix-huit ans, il est incorporé à Lorient au troisième dépôt des équipages de la Flotte comme apprenti canonnier. Le 12 août 1908, il est blessé en service commandé sur la « Couronne » et se voit remettre la médaille militaire. Il est reçu matelot de 2e classe canonnier breveté le 1er novembre de la même année. Réengagé pour trois ans en 1912 en tant que quartier-maître canonnier de 2e classe, il est finalement affecté à différentes compagnies de gendarmerie maritime à partir d'avril 1913.

Lorsque la guerre éclate, Armand Horel est réintégré dans les unités combattantes dès le 2 août 1914. Jusqu'à sa démobilisation le 19 mars 1919, il servira sur différents bâtiments de la Flotte française ; d'abord durant la campagne des Dardanelles, puis à Salonique, Corfou et Patras.

À travers ces cartes, Armand Horel nous raconte son quotidien de marin français, témoin du théâtre d'opérations du front d'Orient. À partir d'août 1915, et jusqu'à son retour à la vie civile, il entretient une correspondance relativement suivie avec la comtesse de La Forest. Il y relate certains faits marquants du conflit comme l'entrée en guerre de la Bulgarie, le développement de la guerre sous-marine ou l'épisode de grippe espagnole de 1918. Il évoque aussi son frère aîné, Louis, incarcéré depuis 1912 pour « désertion à l'intérieur en temps de paix », que la comtesse participera à faire libérer. Ce dernier, gracié en novembre 1916 afin de « pouvoir aller défendre son pays », sera incorporé dans le 1er bataillon d'infanterie légère d’Afrique. Il sera tué à l'ennemi devant Bantigny dans la Somme le 5 avril 1918.

Au-delà de cet ensemble épistolaire, ce fonds présente aussi une belle collection de cartes postales d'Orient dont certaines sont en couleur.

L'édition électronique

Lors de la mise en place de ce projet, plusieurs fonds ont été présélectionnés afin de déterminer celui qui présenterait le plus d'intérêt pour notre entreprise. Les écrits d'Armand Horel ont été retenus pour plusieurs raisons : tout d'abord parce que l'auteur a servi dans la marine française durant toute la campagne d'Orient, dont nous commémorons le centenaire cette année (2015) ; ensuite, parce que ce théâtre d'opération reste méconnu du grand public ; enfin, et concernant les aspects numériques de l'édition, ce fonds présentait un certain nombre d'enjeux ou de cas de figure qu'il était intéressant de traiter : la géolocalisation, la multiplicité des supports d'écriture, etc.

Une attention particulière a été accordée à l'indexation et aux points d'entrée dans le texte. Ainsi, ce ne sont pas moins de trois types d'accès qui sont proposés : chronologique, géographique et thématique. Les personnes, lieux et bâtiments de flotte ont été, dans la mesure du possible, identifiés et reliés à un index. Ces termes se présentent sous la forme de mots soulignés dans le texte, le survol de ces derniers permet l'affichage des informations rattachées dans une info-bulle. Ce sont également des liens qui autorisent un accès direct à l'index.

Les fichiers sources de cette édition sont disponibles librement sur notre dépôt github.

Principes éditoriaux

Normalisation

L'emploi des majuscules et de l'accentuation a été normalisé, des traits d'unions ont été ajoutés lorsqu'ils sont aujourd'hui admis et les termes accolés ont été séparés, sans que ces corrections soient identifiées par un balisage. Les abréviations ont été développées, mais les formes abréviées ont été maintenues lors de l'encodage. Les doublons et les biffures de l'auteur ont été balisés, mais ils n'ont pas été retenus en sortie. Enfin, les ajouts en marge ont été replacés dans le texte, mais leur positionnement à fait l'objet d'un balisage.

Ponctuation

La ponctuation est un élément important d'une correspondance. Elle ne doit pas être considérée comme « une simple ponctuation typographique », elle est d'une certaine façon le reflet de la pensée de l'auteur. La ponctuation d’Armand Horel a donc été maintenue ; seules quelques oublis ont été rétablis pour facilité la lecture, il s'agit essentiellement des points de fin de ligne ou de paragraphe. Ces ajouts ont été balisés au sein de l'édition TEI.

Césures

Les sauts de ligne ont également été encodés, mais ils n'ont pas été maintenus en sortie. De même, les césures des mots en fin de ligne n'ont pas été restituées, mais elles ont été balisées.

Corrections

L'orthographe de l'auteur n'a pas été corrigée. Les termes fautifs sont suivis par la mention (sic), alors que les restitutions et manques sont indiqués entre crochets.