Une armée nouvelle


Dès ses origines dreyfusardes, la Ligue a une conception exigeante d’une armée républicaine. Les répressions militaires à Sétif et Constantine (1945), les guerres de décolonisation, en Indochine et en Algérie (1946-1954 et 1954-1962), l’expédition de Suez (1956), les attentats de l’OAS (1961-1962) posent avec acuité ces questions. Plus qu’instrument de la défense nationale, l’armée a tendance à devenir un agent régalien de l’ordre, au comportement parfois fautif. La Ligue s’interroge sur ses missions et l’interpelle, notamment quand la torture est utilisée en Algérie.

Au regard de son mandat de sauvegarde des libertés individuelles, la Ligue défend en effet une conception citoyenne de l’armée. Elle admet progressivement l’objection de conscience et soutient dans les années 1970 les mouvements de soldats. Mai 68 et l’abaissement de l’âge du droit de vote (1974) sont passés par là. Elle s’émeut ainsi de la condamnation d’appelés par les tribunaux militaires et demande la suppression de ces derniers, mandat datant de l’affaire Dreyfus. Surtout, le DLIM (Comité droits et libertés dans l’institution militaire) est créé à l’initiative de la Ligue en 1978, avec Henri Noguères comme président et des personnalités comme l’amiral Antoine Sanguinetti. La Ligue intervient contre la Sécurité militaire (fichage des appelés) et la Cour de sûreté de l’État. Elle conteste le caractère irrévocable de l’engagement volontaire, appuie les demandes de transport gratuit, de congé hebdomadaire et de droit de s’associer pour les appelés. Les militaires ont des droits, notamment syndicaux, mais aussi d’expression qui doivent être garantis.


La justice militaire, affiche, 1981

La justice militaire, affiche, 1981

s.n.
La contemporaine/ AFN001A32 ©La contemporaine/droits réservés
OAS vaincrat, dessin, s.d.

OAS vaincrat, dessin, s.d.

Jacques Laplaine dit Lap, (1921-1987)
La contemporaine/ OR_007707 ©La contemporaine/Lap
1800 soldats exigent les transports gratuits, le droit aux permissions régulières, affiche, s.d.

1800 soldats exigent les transports gratuits, le droit aux permissions régulières, affiche, s.d.

Ligue des droits de l'Homme
La contemporaine/ AFN001A30 © La contemporaine
Chut !, dessin, s.d.

Chut !, dessin, s.d.

Pierre Georges Marie de Barrigue de Montvallon dit Piem (1923 - )
La contemporaine © Piem / droits réservés
Henri Noguères, président de la Ligue de 1975 à 1984, allocution devant le siège de la Ligue, rue Jean Dolent, photographie, ca.1977

Henri Noguères, président de la Ligue de 1975 à 1984, allocution devant le siège de la Ligue, rue Jean Dolent, photographie, ca.1977

s.n.
La contemporaine © La contemporaine/ droits réservés






"Justice militaire" in Les cahiers des droits de l'Homme, 1956
André Boissarie

La contemporaine/ 4P00298 ©Lacontemporaine/ldh

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La création du Comité droits et libertés dans l’institution militaire (DLIM)
Extrait d'entretien avec Bernard Wallon, 2018, 03'40"


Bernard Wallon : directeur de la communication de la Ligue des droits de l'Homme (1981-1997), il a été l’un des principaux animateurs de son Comité droits et libertés dans l’institution militaire (DLIM). Il a par la suite été notamment directeur du SSAE (Soutien, solidarité et actions en faveur des émigrants).





Le comité DLIM à Lille : l’affaire Baras, 1980
Extrait d'entretien avec Gérard Minet, 2003, 03'40"


Gérard Minet : enseignant, membre de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme de Lille à partir de 1977, il rejoint son comité central en 1982. Il devient le président de la section de Lille à partir de 1981 et s’engage dans les instances départementales et régionales de la Ligue dans le Nord jusqu’aux années 2000.





Le comité DLIM à Rouen
Extrait d'entretien avec Catherine Teule, 2018, 03'40"


Catherine Teule : professeure en gestion internationale, elle rejoint la section de la Ligue des droits de l’Homme de Rouen en 1978. Rédactrice en chef de la revueHommes & Libertés (1979-1984), elle rejoint le comité central de la Ligue en 1994, puis en devient secrétaire générale de 1999 à 2005. Elle en est ensuite vice-présidente (2005-2006).





La défense des comités de soldat
Extrait d'entretien avec Henri Leclerc, 2003, 02'50"


Henri Leclerc : avocat au Barreau de Paris, militant anticolonialiste, militant du PSU (1960-1972), co-fondateur du Cabinet d’Ornano, membre du Conseil de l’Ordre des avocats (1982-1984). Après avoir été brièvement membre du comité central de 1967 à 1971, il le retrouve en 1984, date à laquelle il prend également la tête de sa commission Immigrés. Il préside la Ligue de 1995 à 2000.

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