Pour une démocratie rénovée


La Ligue s’est toujours souciée de la démocratie par principe autant que par expérience. Dans l’entre-deux-guerres, elle demande la représentation proportionnelle, le vote des femmes, le recours au référendum, l’amélioration du fonctionnement des assemblées, la prééminence de la Chambre sur le Sénat et fustige le rôle des « puissances d’argent ».

Alors que la République doit d’abord être sociale, elle rappelle en 1945 que « le devoir du travailleur est d’adhérer au syndicat » et qu’il « est souhaitable que chaque citoyen s’inscrive dans un parti ». En 1947, elle se demande « comment concilier le principe de la liberté individuelle avec les besoins vitaux de la nation et les exigences de la justice sociale ». Les dysfonctionnements de la IVe République sont critiqués, non le principe du régime parlementaire.

La Ligue ne s’est jamais située dans la logique de la Ve République et de sa constitution. Elle s’oppose dès 1958 à la nouvelle constitution ainsi qu’en 1962 à l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel direct qui met en place une « monarchie élective ». Aux présidentielles successives, la Ligue appelle à voter pour le candidat unique de la gauche.

La Ligue condamne les mesures jugées liberticides (censure de journaux, films ou livres, interdiction de manifestations, tutelle sur la radio-télévision, écoutes téléphoniques, atteinte au droit de grève…). Elle dénonce l’amoindrissement du pouvoir parlementaire et la faiblesse des contre-pouvoirs et des corps intermédiaires. Favorable en 1974 à l’abaissement de la majorité électorale à 18 ans, elle mène campagne dès 1980 pour le droit de vote et l’éligibilité des étrangers.

La montée de la droite extrême se confirme avec l’accession au second tour de la présidentielle, en 2002 de Jean-Marie Le Pen puis, en 2017, de Marine Le Pen. La précarisation, la fragmentation et même la désagrégation territoriale, économique et sociale, les divers scandales, parfois liés au financement des activités politiques ou à la corruption par des lobbys, comme l’insuffisance des révisions constitutionnelles favorisent, selon la Ligue, cette évolution et accroissent la distance entre le corps civique et ses représentants traditionnels. Des avancées (mesures sur la parité, question prioritaire de constitutionnalité, limitation du cumul des mandats, responsabilité pénale du président de la République) ne parviennent pas à redonner confiance aux citoyens. La Ligue cherche à mobiliser et à amplifier les formes de réveil et de résistance civique à tous les niveaux (local, régional, national, européen, mondial).


Appel de la Ligue, affiche, s.d.

Appel de la Ligue, affiche, s.d.

s.n.
La contemporaine/ ach 103 ©La contemporaine/droits réservés
Pour le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales, tract, s.d.

Pour le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales, tract, s.d.

Dessin de Jacques Tardi (1946 - )
La contemporaine/ arch 103 © Tardi/droits réservés
Une de La Victoire : J'aurai besoin de tout le monde, de toutes les forces de la France, 1981

Une de La Victoire : J'aurai besoin de tout le monde, de toutes les forces de la France, 1981

s.n.
La contemporaine/ arch 103 © La contemporaine/droits réservés
Mitterrand avec les membres de la ligue à l'Elysée, photographie, s.d.

Mitterrand avec les membres de la ligue à l'Elysée, photographie, s.d.

s.n.
Collection privée ©droits réservés
Quand la liberté s'éteint, l'ombe s'étend, dessin, s.d.

Quand la liberté s'éteint, l'ombe s'étend, dessin, s.d.

Mûss
La contemporaine/ ©La contemporaine/droits réservés
Quand la liberté s'éteint, l'ombe s'étend, dessin, s.d.

Quand la liberté s'éteint, l'ombe s'étend, dessin, s.d.

Mûss
La contemporaine/ ©La contemporaine/droits réservés
Urgence pour les libertés, pour les droits in Rapport annuel de la Ligue des droits de l'Homme, 2009

Urgence pour les libertés, pour les droits in Rapport annuel de la Ligue des droits de l'Homme, 2009

s.n.
© Droits réservés






Daniel Mayer - La crise de mai 1958







La constitution d'un rassemblement des gauches


Denis Langlois : conseiller juridique de la Ligue des droits de l’Homme de 1967 à 1971, il devient avocat à la même période. Egalement écrivain (Le Cachot, Les dossiers noirs de la policer française, Le guide du militant), il exerce aussi sa profession d’avocat militant en s’engageant dans diverses causes, de l’indépendantisme basque à l’affaire Seznec.




La création de la commission Extrême-droite

Imprimer