Écologie, développement durable : de nouveaux chantiers

Le regard posé sur les problématiques environnementales, comme pour nombre d’organisations de défense des droits, est très récent, le champ étant auparavant occupé par les associations écologistes ou environnementales. L’urgence écologique a cependant été portée par des figures comme Michel Échaubard, secrétaire général de 1978 à 1984, ou comme André Lemarchand, animateur d’une commission sur le sujet. Ainsi, au lendemain de l’accident de l’Amoco Cadiz, le congrès de 1979 est consacré au thème « Environnement et société ». Les ligueurs restent cependant divisés sur la place du nucléaire.

Aujourd’hui, la prise de conscience des impératifs écologiques est forte. Les échanges sur les gaz de schiste, les OGM, les pesticides et les différentes tragédies, de Deepwater Horizon (2010) à Fukushima (2011) ont accéléré l’introduction de cette thématique dans le discours et les pratiques. Le concept de développement durable comporte trois piliers pour le monde (vivable, équitable, viable) chacun en lien avec les droits de l’homme. L’engagement pour cette cause n’est donc pas séparable des défis politiques, économiques, sociaux, des transitions écologiques et d’un humanisme moderne à inventer. Il n’est pas distinct de certains enjeux à venir, notamment le phénomène des déplacés climatiques après l’ouragan Katrina (2005) et la tempête Xynthia (2010), ou le projet d’une démocratie participative à différentes échelles, passant aussi par le contrôle et l’alerte, au-delà du processus issu des Grenelle I et II et des conférences de Copenhague (2009), de Cancún (2010), de Durban (2011) et de Rio+20 (2012).

Fortement engagée lors de la COP21, l’association a relancé un groupe de travail « Environnement, développement durable et droits de l’homme », en communiquant sur des textes, pour certains fondateurs (Déclaration de Stockholm sur l’environnement [1972], Déclaration de Rio [1992]…) ou significatifs (Charte de l’environnement, 2004) et des moments (« Jour du dépassement de la Terre », manifestations de Sivens et mort d’un militant écologiste [2014], assassinat de Berta Caceres au Honduras [2016]). La Ligue a centré l’une de ses dernières universités d’automne sur les communs environnementaux, nouveaux droits de l’homme (2016) et consacré une journée d’étude à la question « Droits et environnement. Vers quelle justice environnementale ? » (2017).